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2 décembre 2025
« L’aide médicale à mourir représente désormais 5,1 % de tous les décès au Canada — un décès sur 20 était dû à l’aide médicale à mourir (AMM) en 2024, avec un total de 16 499 décès par aide médicale à mourir signalés dans le dernier rapport annuel de Santé Canada. Le pourcentage de décès par AMM au Canada par rapport au nombre total de décès reste le deuxième plus élevé au monde. Le rapport de Santé Canada confirme donc ce qu’Alexander Raikin avait exposé dans un rapport de Cardus l’année dernière : l’AMM est passée d’une pratique exceptionnelle à une pratique courante. Cela est loin des attentes établies par les tribunaux et les dirigeants politiques lors de la légalisation de l’euthanasie et du suicide assisté.
Les données indiquent également une augmentation spectaculaire des signalements de souffrances sociales. Près de 58 % des utilisateurs de l’aide médicale à mourir de la voie 1 et plus de 63 % des utilisateurs de la voie 2 ont déclaré souffrir de « détresse émotionnelle/anxiété/peur/souffrance existentielle » en 2024, ce qui représente une augmentation significative par rapport aux 39 % et 35 % respectivement enregistrés en 2023. Par ailleurs, près de la moitié des personnes décédées par AMM en 2024 ont déclaré se sentir comme une charge perçue pour la famille, les amis ou les proches aidants, en continuité avec les niveaux alarmants des années précédentes.
Bien qu’il soit rassurant de constater une baisse du taux de croissance annuel de l’AMM, nous ne connaissons pas encore les effets de l’extension de l’AMM au Québec, qui autorise désormais les demandes d’euthanasie anticipée, ni les effets de l’extension prochaine de l’AMM aux personnes souffrant uniquement d’une maladie mentale en 2027.
Même si Santé Canada indique que près des trois quarts des utilisateurs de l’aide médicale à mourir ont reçu des soins palliatifs, ces données n’ont que peu de signification sans une évaluation de l’adéquation ou de l’exhaustivité de ces services. De plus, le fait qu’un tiers des bénéficiaires de l’aide médicale à mourir qui avaient besoin de soins palliatifs et en ont reçu n’en ont bénéficié que pendant moins d’un mois soulève de sérieuses préoccupations quant à la rapidité avec laquelle ces soins palliatifs leur ont été prodigués.
Les soins palliatifs devraient être prodigués dès le diagnostic d’une maladie ou d’un état limitant ou menaçant la vie, mais nous ne savons tout simplement pas combien de Canadiens ont reçu des soins palliatifs avant de demander l’aide médicale à mourir. En d’autres termes, si les soins palliatifs ne sont prodigués qu’après une demande d’aide médicale à mourir en raison de ce que le patient considère comme une souffrance « insupportable », il semble alors que les soins palliatifs soient insuffisants et tardifs dans de nombreux cas. »
- Rebecca Vachon, Ph. D., directrice du programme de santé chez Cardus, un institut de recherche sur les politiques publiques
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